Exposition de Nicolas Reitzaum, organisée par PARIS-LOUXOR,
à découvrir au Louxor – Palais du cinéma
Du 18 avril au 30 mai 2013 _ 170, boulevard Magenta 75010 Paris
Typiquement parisien mais à nul autre pareil, quel autre quartier pourrait en dire autant ? Peu de gens ignorent ce lieu, et même ceux qui n’y sont jamais allés en ont une image. « Barbès ». A la simple évocation du nom, que l’on soit ici ou ailleurs, c’est un univers entier qui immédiatement vient à l’esprit. Celui de la ville et de ses éléments les plus archétypaux : le métro, le boulevard, la rue, mais aussi le trafic automobile, la foule cosmopolite, les croisements entre anonymes, les marchandises exposées et échangées, les immeubles et les boutiques ouvertes sur la chaussée. Barbès apparaît comme un condensé d’expérience urbaine. C’est à la fois gris et plein de couleurs, tour à tour fluide et saccadé, quotidien et toujours imprévisible. Barbès, la ville-monde est un plan-séquence à lui tout seul.
A ce carrefour de boulevards, de lignes de métro et d’arrondissements, correspond le carrefour de cultures, de rencontres, de conflits et d’ajustements. Parisiens et touristes, français et étrangers, habitants de quartier et d’ailleurs, consommateurs et badauds, le monde entier semble se donner rendez-vous ici. Loin du petit quartier-village, Barbès incarne la ville mondialisée, celle des diasporas et des migrations, des intégrations et des exclusions. « On y trouve tout » a t-on coutume de dire, pour décrire ce rassemblement de marchandises qui proviennent de partout, s’offrent à tous par leur prix tout en s’adressant à chacun par leur origine.
Personne ne peut sérieusement se prétendre plus d’ici qu’un autre dans un lieu où l’ici et l’ailleurs, l’ordinaire et l’exotique, l’ethnique et le standard se côtoient et se mettent en scène, comme dans un spectacle. Plus qu’ailleurs, ce qui attire et interroge ici, comme au cinéma, c’est notre rapport au monde.
Emmanuelle Lallement
Anthropologue, auteure de « La ville marchande, enquête à Barbès » Téraèdre, 2010.
Nicolas Reitzaum. Après des études de droit et un mastère à HEC en 2003, Nicolas se consacre à la photographie et se spécialise dans le portrait de personnalités qu’il réalise pour la presse hebdo (notamment pour le Figaro Magazine et Le Point). À l’instar de son dernier projet dans les quartiers populaires de New York, il réalise pour Paris-Louxor un reportage photographique au cœur de Barbès – la ville monde. Nicolas Reitzaum vit et travaille à Paris, dans le 10e arrondissement.
Il vient de publier un livre sur les Américains intitulé « La Route 66 vue par les Frères Reitzaum » (Éditions Hugo et Cie).
+ d’infos : www.reitzaum.fr
